The New Asymmetric Trumpet Mouthpiece

Back to Asymmetric Mouthpiece Home PageRead about the different mouthpiece modelsHow the mouthpiece was designedHow the mouthpieces are manufacturedWho the Asymmetric was designed forTo order an Asymmetric mouthpiece
The Asymmetric Concept
Player Feedback
Sound Bites
Technique
 -  The Ideal Embouchure
 -  Upstream / Downstream
 -  Vertical Mouthpiece Position
 -  Approach to Altissimo Playing
Contact Asymmetric
Patent

Position verticale de l'embouchure et tessiture

John H. Lynch

Le choix d'une position verticale de l'embouchure est fondamental pour jouer de la trompette, et tous les trompettistes ont à en décider tôt ou tard. La trompette peut être jouée avec succès en utilisant une variété de positions d'embouchure. Celles-ci peuvent aller de positions ayant très peu de l'embouchure sur la lèvre supérieure à celles qui en ont très peu sur la lèvre inférieure. La moitié sur chaque lèvre est une position fréquemment vue. Arban (réf. 1), suggère que nous placions un tiers de l'embouchure sur la lèvre supérieure et deux tiers sur la lèvre inférieure, position dite "1/3, 2/3". Quelques instrumentistes préfèrent la position des cornistes avec au moins les deux tiers de l'embouchure sur la lèvre supérieure. La position qu’un instrumentiste choisit finalement semble, dans beaucoup de cas, dépendre fortement de sa formation initiale et du degré de confort. Les étudiants ont souvent eu leur premier contact avec la trompette avec des directeurs d’orchestres d'école secondaire ou primaire qui peuvent ne pas être trompettistes et qui peuvent suggérer une position "moitié-moitié" (moitié de l'embouchure sur chaque lèvre) basée sur ce qui leur semble logique. Et beaucoup d'instrumentistes sont peu disposés à changer cette première position après avoir acquis ainsi un certain niveau. C'est une raison de plus pour prêter une attention soigneuse à cet aspect du jeu, quelle que soit la raison de penser que toutes les positions ne sont pas équivalentes pour le jeu de l’instrument ! On peut atteindre un bon niveau avec toutes ces positions ; il faut quand même se demander "pourquoi jouer d’une façon et non d’un autre ?" Cette note sommaire essaye de répondre à cette question en comparant deux positions typiques et en fournissant un raisonnement pour en choisir une plutôt que les autres, tout en gardant à l'esprit qu’on peut toujours trouver des trompettistes excellents utilisant diverses positions, et que le choix de toute position doit, naturellement, être laissé à l'instrumentiste. Pour cela, il faut un bref examen du fonctionnement de l’embouchure sur les lèvres.

La séquence d'opérations qui s’exécutent quand nous soufflons dans la trompette et essayons de jouer, disons, un Ut médium, est la suivante. D'abord, quand la pression d’air s’établit dans la bouche derrière les lèvres contractées, une lèvre, la lèvre supérieure, se déformera (et bougera) davantage que l'autre, les lèvres étant de forces, de tensions et probablement d’élasticités inégales, en raison d’une musculature et d’un effort de contraction différents (réf. 2). Ce mouvement est finalement suffisant pour écarter les lèvres et laisser une ouverture, quand une minuscule bouffée d'air se précipite dans l'embouchure. Aussitôt, la pression atmosphérique dans la bouche, derrière les lèvres, étant de ce fait soulagée, chute légèrement, permettant à la lèvre supérieure de retourner à son état précédent, et fermant de ce fait l'ouverture. On peut dire que la lèvre supérieure "repart en arrière" dans sa position originale. L'air à l'intérieur de l'embouchure contient maintenant une impulsion de pression suivie d'une raréfaction relative, l'ouverture étant maintenant fermée. Cette impulsion se propage comme une onde à la vitesse du son (environ 365 mètres par seconde) en passant dans l'instrument par le grain de l'embouchure. Le processus se répète sans interruption, et nous constatons que les compressions et les raréfactions d’air requises pour créer le son sont présentes dans la perce de l'instrument. (le mécanisme de création des ondes stationnaires à partir des réflexions d’impulsions est sans intérêt ici et ne sera pas discuté.) Simultanément, un flux d'air relativement lent traverse l'embouchure et l'instrument pendant que ces impulsions sont produites. Quand les impulsions se produisent aussi fréquemment que 440 fois par seconde, le son produit est un La ; quand elles se produisent avec une fréquence de 512 fois par seconde, le son est un Ut et ainsi de suite. Nous nous référerons à cette activité de production d’impulsions continûment répétée par le terme de "vibration" de la lèvre.

Notons que dans la majeure partie de la gamme de la trompette (disons du Do médium et au-dessus par exemple), pratiquement seule la lèvre supérieure "vibre" (réf. 2). Pour les notes inférieures, la lèvre inférieure peut ou non entrer également dans le processus. Jusqu’à quel point la lèvre inférieure peut contribuer de manière significative à la vibration (ouverture et fermeture) dépend en partie de l'instrumentiste (sa contraction musculaire, sa position d'embouchure, l’état physique de ses lèvres, etc.). Il est difficile de le détecter par ses sensations parce que la lèvre supérieure vibre toujours contre la lèvre inférieure ; cela donne la sensation de sa vibration. L’intensité du son est évidemment également importante. Quand on joue fortissimo dans le registre grave, par exemple, un mouvement significatif de la lèvre inférieure est probable, les lèvres étant dans un état relativement flasque et le flux d'air relativement important. Le point important est que pour le registre aigu (disons Do médium et au-dessus), la lèvre supérieure "vibre" plus ou moins exclusivement ; la lèvre inférieure reste pratiquement immobile. Henderson (réf. 2) a décrit les procédures et l'équipement qu'il utilisait pour le démontrer, et qui peuvent être facilement reproduits. Il a également décrit comment la configuration des lèvres se modifie pour faire monter le son.

Contrairement à ce qu’on croit généralement, la tension des lèvre est un facteur beaucoup moins important que la masse de lèvre supérieure, pour faire monter la hauteur de son (réf. 3). Henderson a constaté que la méthode principale pour faire monter la hauteur de son est de réduire la masse vibrante efficace de la lèvre supérieure. Ceci est obtenu par une poussée ascendante de la lèvre inférieure. À mesure que la pression ascendante exercée par la lèvre inférieure sur la lèvre supérieure augmente, la quantité de tissu de lèvre supérieure disponible pour vibrer (sa masse vibrante efficace) devient progressivement plus petite, la lèvre supérieure devenant de plus en plus "immobilisée" quand une partie, particulièrement la plus proche du bord d'embouchure, devient relativement stationnaire. Autrement dit, quand la lèvre inférieure pousse progressivement vers le haut, la taille efficace (partie vibrante) de la lèvre supérieure devient progressivement plus petite et restreinte au tissu qui est le plus proche de l'ouverture car le tissu extérieur le plus près du bord est de plus en plus immobilisé. Plus la masse vibrante efficace de la lèvre supérieure devient petite, plus la hauteur du son produit augmente. Il y a également une augmentation résultante de la tension du tissu des lèvres due à la poussée ascendante accrue de la lèvre inférieure, qui contribue, mais à un moindre degré, à l'augmentation de hauteur de son (réf. 2).
Avec ce qui précède à l'esprit, considérons maintenant deux positions d'embouchure comme le montrent les schémas suivants :

Les cercles représentent le bord intérieur de l'embouchure. Les traits horizontaux en travers de ces cercles représentent la jointure des lèvres pour la position d'embouchure "moitié-moitié" (schéma A) et pour la position "un tiers en haut – deux tiers en bas" (schéma B).

Si on suppose raisonnablement que, en raison des limites de force musculaire, un instrumentiste est capable d’exercer une certaine poussée ascendante (et pas plus) avec sa lèvre inférieure dans l'un ou l'autre cas (A ou B), il est évident que choisir la position d’embouchure montrée sur le schéma B lui donne un "avantage initial" pour élever la hauteur de son, c.-à-d.. , du fait qu'il y a moins de masse de lèvre supérieure (à immobiliser) au départ (en utilisant la position "1/3, 2/3"), la capacité à "pousser vers le haut" de la lèvre inférieure agira sur une plus petite masse vibrante initiale et ne sera pas absorbée (épuisée) en partie par le tissu de lèvre supérieure qui a été écarté du système en vertu de ce choix (pour arriver au même résultat avec la position "moitié-moitié", elle devrait immobiliser d'abord ce tissu supplémentaire). Ainsi, pour la même quantité de "poussée vers le haut", la force par unité de masse vibrante efficace de lèvre supérieure, sera plus grande avec la position "1/3, 2/3", et sa capacité à immobiliser la lèvre supérieure sera augmentée, facilitant de ce fait le registre aigu et prolongeant l’étendue vers le haut. Nous pourrions dire que c’est utiliser la même arme (ou probablement une plus forte) sur un plus faible adversaire ! !

Un calcul approximatif montre que la masse de lèvre supérieure est réduite d’environ 40% (qui sont de ce fait immobilisés a priori) en changeant de position, de "moitié - moitié" (schéma A) pour "un tiers supérieure et deux tiers inférieure" (schéma B). Cela ne veut pas dire que n'importe quelle note spécifique deviendra exactement 40% plus facile à jouer juste en changeant de position. Cela revient plutôt à dire que le problème de monter dans l’aigu peut être en partie résolu dans son ensemble. Ce problème est compliqué par la question additionnelle de l'effet de la tension (quoiqu'un d’un deuxième ordre) ainsi que des particularités des différents instrumentistes (état des lèvres, configuration dentaire, etc.). Supposer uniforme l'épaisseur de la lèvre supérieure (comme cela a été fait ici) ainsi que d'autres simplifications intrinsèques possibles, que quelques lecteurs astucieux auront certainement notées, peuvent également contribuer, en partie, à l'incertitude de cette analyse. Au mieux, cependant, nous pouvons dire probablement que la discussion élémentaire présentée ici semble plutôt suggérer (a.) qu’il faut prêter quelque attention à la position de l'embouchure, et (b.) il y a de fortes chances que nous puissions améliorer notre registre aigu en déplaçant l'embouchure un peu vers le bas ; cela mérite certainement un essai.

Références :
1 - Arban, J. J. B. L., Complete Conservatory Method for Trumpet (Cornet), p. 7, Carl Fischer Inc., 1982.
2 - Henderson, H. W., An Experimental Study of Trumpet Embouchure, Journal of the Acoustical Society of America, Vol. 13, pp. 58-64, July 1942.
3 - Lynch, J. H., The Asymmetric Trumpet Mouthpiece, International Trumpet Guild Journal, Vol. 20, No. 3, pp. 52-55, February 1996.

Traduit en janvier 2004 par Joël Eymard pour le site web "Tout sur la trompette"